La loi vient de passer, plus de fessée comment faire ?

C’est un bien vaste sujet dont nous pourrions parler pendant des heures mais je vais aujourd’hui vous donner quelques trucs et astuces pour  remplacer la fessée et éviter d’avoir envie d’en donner :

Anticipez les sources de conflits et veillez à une bonne ambiance au sein de la famille.

Comme le dit le Docteur Ginott * « la punition ne donne pas de bons résultats, que c’est une simple distraction. Au lieu d’amener l’enfant à regretter ce qu’il a fait et à réfléchir aux façons de s’amender, la punition déclenche des désirs de vengeance. En d’autres mots, en punissant  un enfant, on le prive en fait d’un processus intérieur très important, celui de regarder sa mauvaise conduite en face.

Veiller à ce que le « réservoir affectif » de l’enfant soit plein : 

Les enfants ont des besoins physiologiques et physiques mais aussi des besoins affectifs.

Le réservoir d’affections se vide rapidement (à l’école, la faim, la fatigue, le stress) et souvent nos enfants ont une façon plutôt maladroite de nous faire comprendre qu’ils ont besoin de remplir ce réservoir par des attentions, des câlins, de l’enveloppement, car ce sont nous, parents, qui pouvons remplir ce réservoir. En effet, cela se traduit parfois par des « caprices », de la colère, des larmes et au lieu de réagir par la punition ou la brimade, il est utile d’écouter son enfant avec empathie, et bien souvent quelques paroles et un gros câlin permettent à notre enfant de retrouver leur sérénité.

J’avais remarqué que chaque midi, il y avait une crise quelquonque au moment du repas lorsque mon fils était à l’école maternelle, lorsque j’ai pris conscience que certainement il avait besoin de « décharger » le stress accumulé à l’école pendant la matinée, j’ai décidé de lui proposer un petit temps calme avant le repas, une petite discussion sur comment s’était passée sa journée et surtout le serrer très fort dans mes bras lorsqu’une crise de larme surgissait, cela à apaisé le temps de repas.

Transformer ce qui ne nous convient pas en jeux : 

Votre enfant lance des objets, proposez lui un lancer de doudous

S’il veut écrire sur les murs, lui proposer un autre espace d’expression « artistique » (une grande nappe en papier sur la table, sur des chutes de cartons au sol…..)

Si il frappe, lui proposer des jeux où il faut taper (bricolage, instruments de musique,…)

Adapter l’environnement pour lui : 

Afin d’éviter trop de frustrations, essayer de faire en sorte que les affaires auxquelles il a le « droit » soient facilement accessible pour lui, dans chaque pièce, avec des étiquettes pour qu’il puisse se repérer facilement pour le rangement

Parler de vos propres émotions : 

Thomas Gordon définit le « message-Je » de confrontation comme un message qui ne véhicule ni reproche ni jugement :

En exprimant ce que vous  ressentez face à un comportement inacceptable , parlez lui en disant « je », cela incite l’enfant à changer son comportement pour les autres, sans entamer son estime de soi.

Exemple :

« Quand le volume de la télé est trop fort, je ne peux pas parler avec ta mère/ ton père/ ta sœur… » Au lieu de « Cesse ce bruit ou je t’envoie dehors »

Ne le jugez pas :

Ne dites pas « tu agis comme un bébé à courir partout dans le supermarché » mais plutôt « je n’aime pas ce qui se passe, ça dérange les clients quand les enfants courent dans les allées.*

Informer nos enfants de nos besoins et de nos limites : 

« J’aimerais que tu me préviennes lorsque tu ne prévois pas de rentrer tout de suite après l’école. J’aurai l’esprit plus tranquille. »

Quand nous sommes en colère, essayer d’identifier notre sentiment « premier » : 

Souvent, c’est une réaction de notre enfant qui nous fait « éclater » alors qu’en fait c’est un autre événement préalable qui nous a affectés (au travail, avec un membre de la famille, une réaction de notre conjoint).

Prenons le temps, lorsque notre patience est à son comble, de prendre quelques minutes de recul, de grandes respirations et réfléchir : est ce bien mon enfant qui provoque cette colère en moi ?

Quand nous sommes en colère, essayer d’identifier si notre propre réservoir est plein : 

Avez-vous pris assez de repos, avez-vous pris un temps pour vous aujourd’hui, avez-vous vous aussi fait le plein de votre réservoir affectif ?

Souvent nous nous en prenons à nos enfants quand nous sommes nous même stressés ou contrariés, essayez de garder cette frustration pour vous et de la régler plus tard, prenez toujours un peu de recul.

Suscitez la collaboration :

Chacun à son niveau, faites participer vos enfants aux tâches ménagères, ils seront heureux de vous rendre service, cela fait du temps partagé et vous donne de l’aide.

Si votre enfant a fait une bêtise : 

Montrez lui comment réparer la situation (exemple : il a sali quelque chose, lui demander de nettoyer lui-même ou lui montrer (selon son âge).

Restez ferme sur la décision que vous avez prise pour éviter que la bêtise soit reproduite (ne plus l’emmener au supermarché pour l’instant) et lui laisser faire l’expérience des conséquences de son comportement.

Il y a bien d’autres astuces, faites preuve d’imagination, à vous de trouver votre équilibre en famille...

Vous pouvez également au besoin vous faire aider d’un thérapeute et/ou participer à des groupes de parents.

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NB : Finalement la loi a été amendée mais le mieux est quand même de nous inscrire dans la non violence éducative, non ?

* Haim G. Ginott était un enseignant, un psychologue des enfants et un médecin psychothérapeute travaillant avec les enfants et leurs parents. Il a initié des techniques pour parler aux enfants qui sont toujours utilisées de nos jours. Son livre, Between Parent and Child (1988) était un best-seller pendant plus d’un an et reste très populaire aujourd’hui.

* Thomas Gordon, était un psychologue et docteur en psychologie . Désireux de développer une alternative aux rapports de force, il a été un pionnier dans la conceptualisation de la résolution des conflits par une approche gagnant-gagnant, appelée aussi Résolution de Conflit sans Perdant Thomas Gordon a écrit de nombreux autres ouvrages sur la relation parents-enfants et la communication familiale (Parents Efficaces au Quotidien, Eduquer sans punir…), ainsi que sur la communication au sein des entreprises (Leaders Efficaces) et des écoles (Enseignants Efficaces).Eduquer sans punir, apprendre l’auto discipline aux enfants.

* Extraits du livre « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » d’Adele Faber et Elaine Mazlish pages de 123 à 128.

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Revues :

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