La phase de « désespérance » pendant l’accouchement

Je voulais mettre l’accent sur cette phase de l’accouchement malheureusement très peu connue car si elle l’était elle éviterait à beaucoup de femmes d’opter pour la péridurale alors qu’elles avaient décidé de ne pas en avoir.

Cette phase arrive juste avant la phase d’expulsion et fait rencontrer à la femme en travail des émotions très fortes et paradoxales.

Michel Odent la décrit du point de vue de la science dans son livre « l’amour scientifié » et Muriel Bonnet del Valle dans son ouvrage « La naissance, un voyage » (entre autres).

Alors que les contractions s’accélèrent, et que la femme sait très bien qu’elles ne sont pas destructrices mais un accompagnement au mouvement de la vie, tout semble s’accélérer, des sons semblant venus du plus profond de soi peuvent « jaillir ».

Comme une propulsion dans un autre « espace-temps », la femme a l’impression de perdre le contrôle. Il arrive souvent qu’elle « envoie promener » plus ou moins violemment son conjoint si il est présent en lui hurlant que « c’est de sa faute ».

Elle peut penser : « J’ai trop mal, je n’en peux plus, je voudrais tout arrêter là, je veux garder mon bébé dans mon ventre, j’ai peur, je meurs ».

Les techniques de respirations profondes, de visualisation ne semblent plus fonctionner, elle n’arrive plus à accepter les contractions.

Elle angoisse, a peur de mourir… Il s’agit d’une petite mort à soi, puis d’une renaissance.

La sage femme et la doula qui accompagnent éventuellement ce moment là, si elles sont formées à ce passage délicat, sauront rester dans l’écoute tout en ne cédant pas à la panique de cette courte période où la femme tuerait père et mère pour obtenir une péridurale. Il s’agit d’accompagner, sans trop de mots pour laisser la femme dans sa bulle...

Cette phase devrait être expliquée à toute femme enceinte, ce qui n’est malheureusement pas souvent le cas dans les préparations à l’accouchement classique.

Si j’avais su cela avant mes accouchements, si j’avais bénéficié d’un accompagnement favorisant le « lâcher prise » j’aurais certainement réussi à éviter la péridurale, c’est parce que j’aurais aimé savoir cela que j’ai écrit cet article et espère qu’il vous sera utile.